Thème #10
Intimité et vie sociale
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Question
Qu’est-ce que le droit au respect de la vie privée et familiale dans l’ordre juridique français et européen ?
Réponse
C’est un droit fondamental, tiré de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme et reconnu par le droit français, qui protège l’intimité de chacun, sa vie familiale, son domicile et sa correspondance. Il garantit que nul ne peut être soumis à des ingérences sans base légale et hors des cas nécessaires à la protection de l’ordre public ou des droits d’autrui, et il est appliqué par les juges civils, administratifs et pénaux
Question
Quelles composantes forment le contenu de la vie privée ?
Réponse
La vie privée englobe l’identité de la personne (nom, sexe, orientation sexuelle et identité de genre), sa santé et ses croyances, l’organisation de sa vie affective, familiale et sociale, son domicile et ses biens ainsi que le secret de ses correspondances et de ses données personnelles. Elle inclut le droit à l’image et au contrôle des informations qui permettent de l’identifier
Question
Quel est le droit à l’image et quelles obligations ont les parents concernant l’image de leurs enfants ?
Réponse
Toute personne dispose d’un droit exclusif sur son image : la reproduire ou la diffuser nécessite son consentement. Une loi de 2024 impose aux parents de respecter le droit à l’image de leur enfant et de préserver sa dignité. Le mineur peut demander l’effacement de photos ou vidéos diffusées sans son accord, et il devient maître de ses données numériques à 15 ans
Question
Comment la jurisprudence européenne protège‑t‑elle le droit à l’identité de genre ?
Réponse
La Cour européenne des droits de l’homme a reconnu, dès l’affaire B. c/France (1992), le droit des personnes transgenres à voir leur état civil rectifié. L’arrêt Goodwin c/Royaume‑Uni (2002) rappelle que le respect de l’identité de genre est une composante essentielle de l’autonomie personnelle et impose aux États des obligations positives pour reconnaître la transition et adapter les documents d’identité
Question
Qu’appelle‑t‑on « vie privée sociale » ?
Réponse
La vie privée sociale renvoie à la possibilité pour chacun de mener une vie relationnelle et professionnelle épanouie. La Cour de Strasbourg l’inclut dans la protection de l’article 8, notamment pour les situations affectant l’intégration sociale ou la réputation. Elle impose que seules des atteintes graves et disproportionnées à la vie professionnelle peuvent être qualifiées d’atteinte à la vie privée
Question
Que recouvre la notion de donnée personnelle selon le RGPD ?
Réponse
Il s’agit de toute information se rapportant à une personne identifiée ou identifiable. Une personne est identifiable lorsqu’elle peut être identifiée, directement ou indirectement, notamment par un identifiant comme un nom, un numéro, des données de localisation, un identifiant en ligne ou un ou plusieurs éléments spécifiques à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, économique, culturelle ou sociale
Question
Quelles catégories de données bénéficient d’une protection renforcée selon l’article 9 du RGPD ?
Réponse
Le RGPD protège particulièrement les données révélant l’origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, l’appartenance syndicale, ainsi que les données génétiques et biométriques, les données relatives à la santé et celles concernant la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle. Leur traitement est soumis à des conditions strictes pour éviter toute discrimination
Question
Qu’entend‑on par « traitement de données » ?
Réponse
Le RGPD entend par traitement toute opération ou ensemble d’opérations effectuées sur des données personnelles, que ce soit par des moyens automatisés ou non. Cela inclut la collecte, l’enregistrement, l’organisation, la structuration, la conservation, l’adaptation, la modification, l’extraction, la consultation, l’utilisation, la communication par transmission et la diffusion ou toute autre forme de mise à disposition
Question
Quelle est la mission principale de la CNIL ?
Réponse
La Commission nationale de l’informatique et des libertés est une autorité administrative indépendante créée par la loi de 1978. Elle veille à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte pas atteinte aux droits de l’homme. Elle contrôle l’application des règles de protection des données, conseille les pouvoirs publics et prononce des sanctions en cas de manquement
Question
Sur quels fondements constitutionnels repose le droit à la protection des données personnelles en France ?
Réponse
Le Conseil constitutionnel déduit ce droit des articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui protègent la liberté individuelle et le respect de la vie privée. Il considère que le législateur doit assortir le traitement des données de garanties suffisantes et que le niveau de protection offert par la loi de 1978 constitue une exigence constitutionnelle
Question
Que retient la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire S. et Marper c/Royaume‑Uni au sujet de la conservation des empreintes et profils génétiques ?
Réponse
Dans cet arrêt de 2008, la Cour a jugé que la conservation indéfinie des empreintes digitales et profils ADN de personnes non condamnées était disproportionnée. Elle exige que tout dispositif de conservation comporte des règles claires sur la durée de conservation et des garanties contre les abus, afin de respecter l’article 8 de la Convention européenne
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Question
En quoi consiste le droit à l’oubli numérique selon la jurisprudence Hurbain ?
Réponse
L’arrêt Hurbain c/Belgique (2023) reconnaît qu’une personne peut obtenir la déréférenciation d’un article de presse accessible en ligne lorsque la diffusion continue de cet article porte atteinte de manière disproportionnée à sa réputation et à sa vie privée. Ce « droit à l’oubli » n’est pas un droit autonome, mais une modalité de protection du droit au respect de la vie privée qui doit être concilié avec la liberté d’expression
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Question
Les détenus conservent‑ils le droit à une vie privée et familiale ?
Réponse
Oui. Les textes internationaux, notamment l’article 8 de la Convention européenne et l’article 10 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que la loi pénitentiaire, reconnaissent aux personnes incarcérées le droit de maintenir des liens avec leurs proches et d’être respectées dans leur dignité. Ce droit est toutefois aménagé pour tenir compte des impératifs de sécurité et de bon ordre en prison
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Question
Quelles restrictions s’appliquent aux communications des détenus ?
Réponse
Les détenus peuvent correspondre et téléphoner, mais leurs communications sont surveillées pour des raisons de sécurité. Les lettres peuvent être contrôlées, sauf lorsqu’elles sont adressées à un avocat, à certaines autorités ou à un aumônier. Les appels téléphoniques sont généralement autorisés sous condition et peuvent être enregistrés, à l’exception des conversations avec l’avocat
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Question
Comment sont organisées les visites en prison ?
Réponse
La loi prévoit des visites régulières permettant aux personnes détenues de conserver des liens familiaux. Les visites sont soumises à autorisation et se déroulent dans des parloirs surveillés ; elles doivent respecter l’ordre et la sécurité de l’établissement. Les entretiens avec l’avocat se déroulent sans dispositif d’écoute ni de surveillance visible, afin de garantir la confidentialité
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Question
Comment le travail en prison a‑t‑il évolué dans sa finalité ?
Réponse
Le travail des personnes détenues est passé d’un rôle de punition à un outil de réinsertion. Depuis les années 1970 et la loi de 1987, il ne constitue plus une obligation. La loi pénitentiaire de 2009 crée un droit à l’activité pour les détenus et impose à l’administration pénitentiaire de proposer des activités adaptées à l’âge et aux capacités de chacun, notamment des formations en lecture, écriture ou langue française
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Question
Quelles formes de travail existent en prison ?
Réponse
Le travail peut être interne à l’établissement (service général, ateliers gérés par l’administration ou par des entreprises concessionnaires) et consiste en des tâches d’entretien, de cuisine ou de production industrielle. Il peut aussi être externe lorsque la personne est en semi‑liberté ou en placement à l’extérieur, auquel cas elle est soumise au code du travail comme tout salarié. La réforme de 2022 permet également des périodes de découverte professionnelle d’une durée maximale de cinq jours
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Question
Qu’est‑ce que le « classement » et le « déclassement » d’un détenu ?
Réponse
Le classement est la décision par laquelle la commission pluridisciplinaire unique attribue un poste de travail à une personne détenue après examen de sa demande. Le déclassement est la mesure qui retire cette affectation, soit à la suite d’une démission, d’une sanction disciplinaire, soit pour nécessité de service. Avant la réforme de 2022, ces décisions n’étaient pas des contrats de travail et relevaient du régime des mesures d’ordre intérieur, bien que certains déclassements puissent être contestés devant le juge administratif
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